Le 22 janvier 2019, Santé publique France a publié de nouvelles recommandations relatives à l’alimentation, à l’activité physique et à la sédentarité pour les adultes. En effet de nouvelles données scientifiques mises en corrélation avec des rapports de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ont suscité le besoin d’actualiser les recommandations sur l’alimentation et l’activité physique pour les rendre plus simples, pratiques et accessibles afin d’entraîner de meilleurs choix alimentaires et un mode de vie plus sain. Faisons le point sur ces nouvelles recommandations.
Santé publique France, c’est quoi ?
Santé publique France est l’agence nationale de santé publique créée en avril 2016 en regroupant l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (Inpes), l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l’Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (Eprus). Elle est en charge :
- De l'observation épidémiologique et de la surveillance de l'état de santé des populations ;
- De la veille sur les risques sanitaires menaçant les populations ;
- De la promotion de la santé et la réduction des risques pour la santé ;
- Du développement de la prévention et de l'éducation pour la santé ;
- De la préparation et de la réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires ;
- Du lancement de l'alerte sanitaire.
C’est donc sur la base de ces missions que de nouvelles recommandations ont vu le jour.
Le constat
. Quasiment 50% des adultes français sont en surpoids ou obèses, soit presque 7 millions de personnes.
. 18% des enfants de 6 à 17 ans sont en surpoids ou obèses (stagnation depuis 10 ans).
. Des inégalités sociales de santé augmentent, d’autres se réduisent à cause de la dégradation de la consommation des personnes les plus diplômées.
. L’activité physique reste faible, au contraire de la sédentarité qui augmente. Cette situation se dégrade ces dix dernières années surtout chez les femmes et les enfants.
L’objectif des recommandations
. Mettre en place des messages courts, pratiques, accessibles et simples fondés sur des données scientifiques afin d’aider la population à faire de meilleurs choix alimentaires, d’adopter des modes de vie plus actif, de faire plus d’activité physique et de réduire le temps passé assis.
. Mieux informer les personnes ce que devrait-être l’alimentation.
. Inciter la population à faire du sport et à réduire l’inactivité. On peut faire du sport de façon très intense sur un temps donné tout en passant le reste de son temps de façon trop sédentaire, il faut trouver un juste milieux.
. Ajouter la notion du développement durable pour consommer en respectant son environnement.
Qui élabore les recommandations
Les recommandations se basent sur des données scientifiques prenant en compte plusieurs paramètres : les références nutritionnelles pour la population, la biodisponibilité des nutriments, les liens entre consommation de divers groupes d’aliments et risque de maladies chroniques, les habitudes alimentaires de la population française et le risque lié à l’exposition aux contaminants alimentaires. A partir de ces données, un comité réunissant des personnes de Santé publique France, des personnes externes présentant des compétences « de terrain » dans le domaine de la santé, de la science de la communication et des sciences du sport, a proposé divers options et formulations de recommandations à tester auprès de la population. Ces propositions ont été testées auprès d’un échantillon de population âgée de 18 à 64 ans, de professionnels de la santé et du social. Ce qui a entraîné des ajustements qui ont ensuite été soumis à l’ANSES et le HCSP pour s’assurer des concordances avec les paramètres de base.
Les nouvelles recommandations
Santé publique France propose deux types de recommandations : Les recommandations simplifiées qui proposent de grands principes non quantifiés et des recommandations détaillées. L’idée étant de compiler des conseils simples pour le plus grand nombre, à la précision pour les personnes souhaitant aller plus loin.
Les recommandations simplifiées
Quoi de neuf ?
- Intégration de la notion développement durable : pencher vers des producteurs locaux, des aliments de saison et si possible bio.
- Mise en avant du nutri-score : les contraintes de temps entraînent de nombreuses personnes à se tourner vers les plats préparés. Pour ne pas occulter cette population, Santé publique France conseille de faire confiance au fameux nutri-score (cf. Les applications autour de votre alimentation partie 3) pour faire les bons choix pour une alimentation équilibrée.
- Différenciation de la sédentarité et de l’activité physique : l’activité physique correspond au mouvement de notre corps entraînant une dépense énergétique supérieure à celle de repos, pratiquée 30 minutes par jour elle est bénéfique. A l’inverse la sédentarité se définit par toutes les situations au cours desquelles les mouvements sont réduits au minimum. Les recommandations invitent à plus d’activité physique et moins de sédentarité.
- Les viandes (boeuf, veau, porc, agneau, mouton, gibier, abats) et les charcuteries font l’objet de recommandations maximales de consommation hebdomadaire, respectivement 500g et 150g (cf. Viandes rouges, charcuterie et… cancers ?).
- Les légumes secs, les produits céréaliers complets et peu raffinés sont à privilégier par rapport aux céréales très raffinées et aux farines blanches.
- Les fruits à coque (oléagineux) non salés devraient être consommés quotidiennement, à raison d’une petite poignet.
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