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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 10:00

Les recommandations détaillées

 

« Détaillées » n’est pas un faible mot, en effet les recommandations visant à aller plus loin, comprennent de nombreux chiffres et des explications et cela dans quasiment tous les composants de notre alimentation et de notre activité. Les recommandations détaillées conseillent :

 

. D’augmenter :

  • Les fruits et légumes : « Au moins 5 fruits et légumes par jour, par exemple 3 portions de légumes et 2 fruits ». Vous pouvez varier entre les produits frais, surgelés ou en conserve. Même si vous consommez moins de fruits et légumes que recommandés, il est toujours bon d’en augmenter la consommation. Privilégiez les produits de saison et locaux (meilleurs saveurs) et si possible bio. Limitez à un verre par jour maximum votre consommation de jus de fruits en préférant les fruits pressés maison. Ne consommez les fruits secs que très occasionnellement, en revanche vous pouvez consommer une petite poignet d’oléagineux par jour.
  • Les légumes secs (lentilles, pois chiches, haricots secs…) : « Au moins 2 fois par semaine des légumes secs car ils sont naturellement riches en fibres ». Ils peuvent accompagner une viande ou la remplacer en les associant à un produit céréalier complet.
  • L’activité physique : « Au moins 30 minutes d’activités physiques dynamiques par jour ». Un peu c’est bien, plus c’est mieux. Il est conseillé de pratiquer deux fois par semaine des activités de renforcement musculaire, d’assouplissement et d’équilibre pour la santé. Reprenez le sport progressivement. Les activités du quotidien peuvent être une activité physique : prendre les escaliers, se déplacer à pied ou à vélo, jardinage…
Les recommandations de Santé publique France (partie 2)

. De privilégier :

  • Les féculents complets : « Au moins un féculent complet par jour car ils sont naturellement riches en fibres ». Les féculents peuvent être consommés tous les jours, s’ils sont complets ils sont beaucoup plus riches en fibres, les aliments semi-complets sont une bonne alternative et il est préférable de privilégier les aliments bio.
  • Le poisson : « Deux fois par semaine du poisson, dont un poisson gras (sardine, maquereau, hareng, saumon) ». Les poissons gras sont plus riches en oméga 3, graisses anti-inflammatoires dont notre alimentation manque cruellement, toutes les formes de poissons sont valables (surgelé, frais, en conserve), mais certaines espèces peuvent contenir des polluants, il est donc conseillé de varier les espèces et de varier entre poissons d’élevage et sauvage.
  • L’huile de colza, de noix et d’olive : « Les matières grasses ajoutées - huile, beurre et margarine - peuvent être consommées tous les jours en petite quantité. Privilégiez l’huile de colza, de noix et d’olive ». Les huiles de colza et de noix sont riches en oméga 3, le beurre doit être consommé cru.
  • Les produits laitiers (lait, yaourt, fromage, fromage blanc) : « 2 produits laitiers par jour ». Alternez entre l’ensemble des produits laitiers et entre les différents types de fromages. Les crèmes fraîches et le beurre ne sont pas des produits laitiers mais des matières grasses, les desserts lactés (flans, crèmes desserts…) ne sont pas non plus des produits laitiers car contiennent peu de lait et trop de sucre.

 

. De réduire :

  • L’alcool : « Pour réduire les risques, il est recommandé de limiter sa consommation à deux verres par jour maximum et de ne pas consommer d’alcool tous les jours : maximum deux verres par jour et pas tous les jours ». Les risques pour la santé liés à l’alcool augmentent avec la quantité d’alcool consommée. Pour limiter les risques : avoir des jours sans alcool dans la semaine et ne pas dépasser 10 verres par semaine. Lors de consommation d’alcool : réduisez la quantité totale consommée, buvez lentement en alternant avec de l’eau et assurez vous de pourvoir rentrer chez vous en toute sécurité.
  • Les boissons sucrées, les aliments gras, sucrés, salés et ultra-transformés : « Il est recommandé de limiter les boissons sucrées, les aliments gras, sucrés, salés et ultra-transformés ». L’eau est la seule boisson recommandée et peut aussi être apportée par le thé, café et les infusions non sucrées. Les jus de fruits/boissons sucrées/sodas/boissons « énergisantes » même light doivent être limitées le plus possible, dans tous les cas pas plus d’un verre par jour. Les céréales sucrées du petit-déjeuner, gâteaux, le chocolat, les crèmes desserts, les glaces, les biscuits apéritifs, les charcuteries et certains plats préparés contiennent souvent trop de sucre, de gras et/ou de sel. Ainsi vous pouvez vous aider du Nutri-Score en évitant les produits classés D et E. En outre ces aliments sont souvent ultra-transformés (cf. NOVA, une nouvelle étoile est née ?) et combinés à de nombreux additifs dont on ne connaît pas l’impact sur la santé. Par précaution privilégiez donc les aliments sans additifs et le fait maison (produit frais, en conserve ou surgelé non préparé).
  • Les produits salés : « il est recommandé de réduire sa consommation de sel ». Une grande partie du sel provient des produits transformés (charcuterie, plats préparés du commerce, soupes déshydratées, fromage, pain). Réduisez la quantité de sel lorsque vous cuisinez, privilégiez les épices, condiments… A table goûtez avant de saler et ne resalez pas les produits en conserve. Privilégiez le sel iodé (cf. Le sel : comment le consommer sans excès ?).
  • La charcuterie : « Limiter la charcuterie à 150g par semaine ». Cela correspond à 3 tranches de jambon blanc; Privilégiez le jambon blanc et le blanc de volaille. Les saucisses, les lardons, le bacon, le jambon de volaille, les viandes en conserve, les jambons secs et crus font partie de la charcuterie.
  • La viande : « Privilégier la volaille, et limiter les autres viandes (porc, boeuf, veau, mouton, agneau, abats) à 500g par semaine ». Cela correspond à 3 ou 4 steaks.
  • Le temps passé assis : « Ne restez pas assis trop longtemps : prenez le temps de marcher un peu toutes les 2 heures ». Même si vous faites 30 minutes d’activité physique par jour, réduisez le temps passez assis. Attention au temps consacré aux écrans.
Les recommandations de Santé publique France (partie 2)

Quelques conseils généraux :

  • Prenez plaisir à manger : varier les aliments, prenez le temps de mâcher et de déguster.
  • Privilégiez le plus possible le « fait maison ».
  • Faites attention aux quantités et à la taille des portions que vous consommez (cf. Quelles portions mettre dans votre assiette partie 1 et partie 2)
  • Bien manger c’est aussi prendre en compte votre environnement via des produits locaux, de saison et bio si possible.

 

En résumé

 

Ces nouvelles recommandations ont l’avantage de présenter deux types de lecture : une illustration simple, claire et traduisant l’essentiel de ce vers quoi il faut tendre pour être en meilleure santé, et d’un version beaucoup plus précise mais tout aussi claire. Ainsi ces recommandations peuvent parler à tout le monde, être rapidement intégrée set plus précisément appliquées. La version détaillée portent d’ailleurs sur des conseils que tout professionnel de santé vous encouragerez à suivre puisque les données scientifiques, les études physiologiques et l’expérience des diététiciens tendent vers l’approbation de ces conseils. Par ailleurs ces nouvelles recommandations abordent une alimentation sans protéines animales en proposant une alternative équilibrée et sans carences, donc s’adressent aussi aux végétariens, et parlent plus spécifiquement des matières grasses en indiquant celles à privilégier.

 

Le seul bémol de ces recommandations résident peut-être encore dans la façon de les appliquer. En effet les recommandations se portent sur une journée ou une semaine, mais les connaissances d’une personne lambda ne sont parfois pas suffisante à l’élaboration d’un repas équilibré. En outre ces conseils peuvent avoir du mal à passer auprès d’une population bénéficiant de peu de moyen, les connaissances et les ressources ne leur permettant pas de suivre l’ensemble de ces conseils.

 

Pour en savoir plus vous pouvez télécharger le dossier pédagogique et le communiqué de presse.

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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 10:00

Le 22 janvier 2019, Santé publique France a publié de nouvelles recommandations relatives à l’alimentation, à l’activité physique et à la sédentarité pour les adultes. En effet de nouvelles données scientifiques mises en corrélation avec des rapports de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) ont suscité le besoin d’actualiser les recommandations sur l’alimentation et l’activité physique pour les rendre plus simples, pratiques et accessibles afin d’entraîner de meilleurs choix alimentaires et un mode de vie plus sain. Faisons le point sur ces nouvelles recommandations.

Les nouvelles recommandations de Santé publique France (partie 1)

Santé publique France, c’est quoi ?

 

Santé publique France est l’agence nationale de santé publique créée en avril 2016 en regroupant l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (Inpes), l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l’Etablissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires (Eprus). Elle est en charge  :

  • De l'observation épidémiologique et de la surveillance de l'état de santé des populations ;
  • De la veille sur les risques sanitaires menaçant les populations ;
  • De la promotion de la santé et la réduction des risques pour la santé ;
  • Du développement de la prévention et de l'éducation pour la santé ;
  • De la préparation et de la réponse aux menaces, alertes et crises sanitaires ;
  • Du lancement de l'alerte sanitaire.

C’est donc sur la base de ces missions que de nouvelles recommandations ont vu le jour.

 

Le constat

 

. Quasiment 50% des adultes français sont en surpoids ou obèses, soit presque 7 millions de personnes.

. 18% des enfants de 6 à 17 ans sont en surpoids ou obèses (stagnation depuis 10 ans).

. Des inégalités sociales de santé augmentent, d’autres se réduisent à cause de la dégradation de la consommation des personnes les plus diplômées.

. L’activité physique reste faible, au contraire de la sédentarité qui augmente. Cette situation se dégrade ces dix dernières années surtout chez les femmes et les enfants.

 

L’objectif des recommandations

 

. Mettre en place des messages courts, pratiques, accessibles et simples fondés sur des données scientifiques afin d’aider la population à faire de meilleurs choix alimentaires, d’adopter des modes de vie plus actif, de faire plus d’activité physique et de réduire le temps passé assis.

. Mieux informer les personnes ce que devrait-être l’alimentation.

. Inciter la population à faire du sport et à réduire l’inactivité. On peut faire du sport de façon très intense sur un temps donné tout en passant le reste de son temps de façon trop sédentaire, il faut trouver un juste milieux.

. Ajouter la notion du développement durable pour consommer en respectant son environnement.

 

Qui élabore les recommandations

 

Les recommandations se basent sur des données scientifiques prenant en compte plusieurs paramètres : les références nutritionnelles pour la population, la biodisponibilité des nutriments, les liens entre consommation de divers groupes d’aliments et risque de maladies chroniques, les habitudes alimentaires de la population française et le risque lié à l’exposition aux contaminants alimentaires. A partir de ces données, un comité réunissant des personnes de Santé publique France, des personnes externes présentant des compétences « de terrain » dans le domaine de la santé, de la science de la communication et des sciences du sport, a proposé divers options et formulations de recommandations à tester auprès de la population. Ces propositions ont été testées auprès d’un échantillon de population âgée de 18 à 64 ans, de professionnels de la santé et du social. Ce qui a entraîné des ajustements qui ont ensuite été soumis à l’ANSES et le HCSP pour s’assurer des concordances avec les paramètres de base.

Les nouvelles recommandations de Santé publique France (partie 1)

Les nouvelles recommandations

 

Santé publique France propose deux types de recommandations : Les recommandations simplifiées qui proposent de grands principes non quantifiés et des recommandations détaillées. L’idée étant de compiler des conseils simples pour le plus grand nombre, à la précision pour les personnes souhaitant aller plus loin.

 

Les recommandations simplifiées

Les nouvelles recommandations de Santé publique France (partie 1)

Quoi de neuf ?

  • Intégration de la notion développement durable : pencher vers des producteurs locaux, des aliments de saison et si possible bio.
  • Mise en avant du nutri-score : les contraintes de temps entraînent de nombreuses personnes à se tourner vers les plats préparés. Pour ne pas occulter cette population, Santé publique France conseille de faire confiance au fameux nutri-score (cf. Les applications autour de votre alimentation partie 3) pour faire les bons choix pour une alimentation équilibrée.
  • Différenciation de la sédentarité et de l’activité physique : l’activité physique correspond au mouvement de notre corps entraînant une dépense énergétique supérieure à celle de repos, pratiquée 30 minutes par jour elle est bénéfique. A l’inverse la sédentarité se définit par toutes les situations au cours desquelles les mouvements sont réduits au minimum. Les recommandations invitent à plus d’activité physique et moins de sédentarité.
  • Les viandes (boeuf, veau, porc, agneau, mouton, gibier, abats) et les charcuteries font l’objet de recommandations maximales de consommation hebdomadaire, respectivement 500g et 150g (cf. Viandes rouges, charcuterie et… cancers ?).
  • Les légumes secs, les produits céréaliers complets et peu raffinés sont à privilégier par rapport aux céréales très raffinées et aux farines blanches.
  • Les fruits à coque (oléagineux) non salés devraient être consommés quotidiennement, à raison d’une petite poignet.
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29 juin 2018 5 29 /06 /juin /2018 09:00

Je vous propose aujourd'hui d'écouter ou de réécouter l'émission "Diète, en finir avec les régimes totalitaires" diffusée sur france culture le 18/06/2018.

Podcast : Diète, en finir avec les régimes totalitaires
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23 mars 2018 5 23 /03 /mars /2018 10:00

Le surpoids

. Infographie sur la corpulence des français en 2015

Obésité, surpoids et maigreur restent préoccupants, en France, chez les adultes autant que chez les enfants. L’infographie ci-dessous vous permet de prendre la mesure du problème en un coup d’œil. Pour en savoir plus, suivez le lien.

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 2)

. Dépistage de l’obésité chez l’enfant : les recommandations américaines
US PREVENTIVE SERVICES TASK FORCE, GROSSMAN, DC. BIBBINS-DOMINGO, K. « et col. » Screening for Obesity in Children and Adolescents: US Preventive Services Task Force Recommendation Statement. JAMA, 2017, 317, 23, p. 2417-2426 (doi: 10.1001/jama.2017.6803).

Le dépistage de l’obésité est recommandé chez l’enfant à partir de 6 ans. Les interventions comportementales intensives sont à favoriser chez l’enfant obèse dans un objectif de perte de poids.
La task force des US Preventive Services met à jour ses recommandations à destination des professionnels de santé, concernant le dépistage de l’obésité chez l’enfant de plus de 6 ans aux Etats-Unis.
Les auteurs préconisent de dépister tous les enfants de plus de 6 ans et les adolescents. Une attention toute particulière doit cependant être apportée à ceux présentant un ou plusieurs des facteurs de risque suivant :
    •    obésité parentale ;
    •    faible qualité de l’alimentation ;
    •     niveau d’activité physique bas ;
    •     activités sédentaires élevées ;
    •     troubles du sommeil ;
    •     faible revenu familial.
Le calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) est recommandé pour effectuer le dépistage. Un enfant sera considéré comme obèse si son IMC est supérieur ou égal au 95e percentile des références américaines pour un âge et un sexe définis.
Pour les enfants présentant une obésité, le suivi d’une intervention comportementale globale et intensive est recommandé. Pour aboutir à une perte de poids, les auteurs recommandent que cette intervention présente les caractéristiques suivantes :
    •    durée totale de 26 heures ou plus sur une période de 2 à 12 mois ;
    •     sessions individuelles, en famille et en groupes, à destination de l’enfant et de ses parents ;
    •    contenu éducatif portant sur l’alimentation équilibrée, l’activité physique adaptée, la compréhension des étiquettes alimentaires et sur le contrôle des stimuli (limitation de l’accès aux aliments trop tentants et du temps d’écran) ;
    •     sessions d’activité physique supervisées ;
    •     approche basée sur la fixation d’objectifs, l’autosurveillance, la résolution de problèmes pour atteindre les objectifs fixés et le renforcement positif ou récompense ;
    •     intervention menée par une équipe pluridisciplinaire (pédiatres, physiothérapeutes, diététiciens, psychologues).
Les auteurs évaluent comme étant minimes les risques liés au dépistage de l’obésité chez l’enfant de plus de 6 ans ainsi que ceux liés aux interventions comportementales à destination des enfants présentant une obésité. Par ailleurs, ils indiquent que l’usage de médicaments chez l’enfant n’est pas recommandé pour perdre du poids.
Ces recommandations de l’US Preventive Services Task Force, à destination des professionnels de santé, viennent s’ajouter à celles émises en 2015 par le centre de contrôle et de prévention de l’obésité et du surpoids des Etats-Unis (CDC), incluant par exemple la promotion de l’allaitement maternel ou encore la réduction de la taille des portions pour prévenir l’obésité durant l’enfance.

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 2)

. L’obésité dans le monde (OCDE 2107)

Dans l’OCDE, plus d’un adulte sur deux est en surpoids ou obèse et près d’un enfant sur six. Les projections sur 2030 sont pessimistes et prévoient une augmentation de l’obésité. Les inégalités socio-économiques jouent fortement, en particulier pour les femmes.
Le graphique ci-dessous présente les taux d’obésité (IMC>30kg.m-2). La moyenne des pays de l’OCDE est de 19,5% d’obèses. Les Etats-Unis, le Mexique, la Nouvelle Zélande et la Hongrie sont les pays les plus touchés avec respectivement 38,2, 32, 4, 30,7 et 30% d’obèses. Le Japon, la Corée, l’Italie et la Suisse sont les pays les moins touchés avec 3,7, 5,3, 9,8 et 10,3% d’obèses. La France est à 15,3% de taux d’obésité (donnée OCDE basée sur du déclaratif légèrement inférieure aux résultats d’ESTEBAN, basé sur des mesures).

Rapport du CERIN

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 2)

. Pour les enfants, préférer le fruit à son jus
Heyman MB, Abrams S. Pediatrics 2017;139(6):e20170967.

La consommation de jus de fruits pendant l’enfance devrait être réduite au profit de celle de fruits entiers, selon l’Académie américaine de pédiatrie qui vient de publier ses recommandations sur la consommation de jus de fruits chez l’enfant.
Cinq recommandations s’adressent directement aux familles :
    ◦    ne pas introduire les jus avant l’âge de 1 an ;
    ◦    limiter la consommation quotidienne de jus à 118 mL entre 1 et 3 ans, 177 mL entre 4 et 6 ans et 236 mL après 7 ans ;
    ◦    servir les plus petits dans un verre plutôt que dans un biberon afin d’éviter une consommation en continu ;
    ◦    encourager la consommation de fruits entiers plutôt que de jus afin de favoriser l’ingestion de fibres et une prise calorique plus lente ;
    ◦    consommer des jus pasteurisés pour pallier les risques bactériologiques.
Trois recommandations concernent les pédiatres et professionnels de santé :
    ◦    surveiller la quantité de jus consommée en cas de malnutrition (par excès ou carence), de diarrhées chroniques ou autres troubles digestifs et dans le cadre de la prévention des caries dentaires ;
    ◦    réduire la consommation de jus chez le jeune enfant et l’éliminer chez ceux en surpoids ou de petit poids ;
    ◦    expliquer systématiquement aux familles la différence entre les jus de fruits et les autres boissons à base de fruits.
Le rôle des parents et des professionnels de santé est primordial pour limiter la consommation de jus de fruits chez l’enfant et prévenir la surconsommation calorique qui lui est associée.

 

Votre santé

 

. Relations entre l’alimentation, la nutrition, l’activité physique et le cancer colorectal (WCRF)
World Cancer Research Fund International / American Institute for Cancer Research. Continous Update Project Report: Diet, Nutrition, Physical Activity and Colorectal Cancer. 2017. wcrf.org/colorectal-cancer 2017
Disponible ici.

Le World Cancer Research Fund (WCRF) a publié en septembre 2017 une actualisation de son rapport d’expertise de 2011 sur les relations entre l’alimentation, la nutrition, l’activité physique et le cancer colorectal. Comme pour l’ensemble des travaux du WCRF publiés dans le cadre de son « continuous update project », les conclusions sont basées sur une analyse de l’ensemble de la littérature scientifique pertinente la plus récente. Dans ce cas : 99 études ont été prises en compte, un suivi de plus de 29 millions d’adultes et plus de 247 000 cas de cancers colorectaux.
 
Seuls les niveaux de preuve « convaincant » et « probable » peuvent servir de base à des recommandations
Dans son rapport initial, de 2011, le WCRF explicite ce à quoi correspondent les cinq niveaux de preuve qu’il utilise (pages60-61). Les deux niveaux de preuve les plus élevés (« convaincant » et « probable ») sont les seuls qui permettent d’établir ou de supposer une relation causale qui, en conséquence, puisse conduire à une recommandation:
    ◦    Convaincant : niveau de preuve suffisamment fort pour établir une relation causale. Il justifie l’émission d’une recommandation.
    ◦    Probable : niveau de preuve suffisamment fort pour supposer une relation de causale. Il peut justifir l’émission d’une recommandation.
 
Des évolutions sont observées entre 2011 et 2017
Parmi les évolutions notables, on remarque qu’en 2017 la consommation de lait et de produits laitiers, fromages inclus, est considérée comme un facteur de diminution du risque de cancer colorectal avec un niveau de preuve probable, tandis qu’en 2011 seule la consommation de lait était considérée comme facteur de diminution du risque.
La consommation de viande rouge est passée, elle, du niveau de preuve « convaincant » en 2011 à « probable » en 2017. Tandis que la consommation de viande transformée reste associée à une hausse du risque de cancer colorectal de manière convaincante.
Les aliments contenants des fibres étaient eux associés à une baisse du risque de manière convaincante en 2011 et ne le sont plus que de manière « probable » en 2017.
 
Les facteurs de risque alimentaires et d’activité physique du cancer colorectal
Il existe des preuves solides qui permettent de conclure que :
    ◦    ces facteurs diminuent le risque de cancer colorectal :
    ◦    être physiquement actif *.
    ◦    consommer des céréales complètes.
    ◦    consommer des aliments riches en fibres.
    ◦    consommer des produits laitiers consommer des suppléments de calcium
    ◦    ces facteurs augmentent le risque de cancer colorectal :
    ◦    consommer des  viandes rouges**.
    ◦    consommer des charcuteries
    ◦    consommer de l’alcool ***.
    ◦    être en surpoids ou obèse.
    ◦    être grand à l’âge adulte.
 
* Concerne seulement le cancer du côlon, pas de conclusion pour le cancer du rectum.
**Le WCRF recommande de ne pas consommer plus de 500g de viandes rouges par semaine (bœuf, porc, mouton et chèvre) et aussi peu que possible de viandes transformées.
***Cette relation positive est observée pour des apports supérieurs à 30g d’éthanol par jour, qu’il convertit en 2 boissons alcoolisées par jour

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 2)

. Iode et grossesse prévenir toute déficience
Abel MH, et al. J Nutr 2017. Doi : 10.3945/jn.117.250456.

Chez la femme enceinte, des apports alimentaires en iode inférieurs au besoin nutritionnel moyen sont associés à un risque accru de retard de développement de l’enfant à 3 ans.
D’après une étude norvégienne, un apport en iode inférieur à 160 μg/j pendant la grossesse est responsable de 5 à 21 % des retards de langage et 16 % des problèmes de comportement chez l’enfant. Des apports < 100 μg/j aggravent ces chiffres. Une supplémentation pendant la grossesse n’aurait pas d’effet bénéfique et pourrait même avoir l’effet inverse. La prévention doit donc porter sur l’amélioration du statut en iode avant la grossesse.

 

. Maladie coeliaque : quid du déclenchement ?
Crespo P, et al. Am J Clin Nutr 2017;105:890-6.

Chez les enfants avec une prédisposition génétique, les modalités d’introduction du gluten seraient sans impact sur le développement d’une maladie cœliaque (MC) avant 6 ans.
L’introduction du gluten a été contrôlée chez plus de 700 petits Européens, avec un terrain favorable de MC (compatibilité HLA). De très faibles quantités de gluten ont été proposées, versus placebo, entre 4 et 6 mois, puis les quantités journalières ont été augmentées progressivement entre 6 et 10 mois et, enfin, la consommation a été laissée libre après 10 mois.
Ce schéma de diversification n’a ni réduit ni augmenté le risque ultérieur de MC. Il en est de même des quantités de gluten ingérées entre 11 et 36 mois suggérant l’existence d’autres facteurs déclenchants.

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 2)

. De la vitamine B12 pour améliorer les compétences des jeunes enfants
Kvestad I. & al. AM. J. Clin. Nutr. 2017. Doi : 10.3945/ajcn.116.144931

Une déficience même modérée en B12 pendant la première année de vie pourrait altérer certaines compétences des enfants d’âge préscolaire. Parmi 306 jeunes Népalais de moins de 1 an, 56,5 à 77,1 % présentent une augmentation d’au moins un des marqueurs d’un statut insuffisant en vitamine B12 (homocystéine et acide méthylmalonique notamment).
Cinq ans plus tard, ces enfants présentent un moindre développement neurosensoriel évalué par différents tests, dont le NEPSY2 de perception sociale et celui de la vision en 3 dimensions. Le développement moteur des enfants serait peu affecté.

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16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 10:00

Vos aliments 

. Nous ne mangeons pas des nutriments mais des aliments Interview du Dr Jean-Michel Lecerf : vidéo de l'interview

. Le quinoa, « l’or jaune des céréales »
Maradini Filho AM, et al. Critical Reviews in Food Science and Nutrition 2017;57:1618-30.

La richesse et la qualité des protéines et des lipides du quinoa en font une céréale d’exception. Cultivé depuis longtemps en Amérique du Sud, le quinoa a en effet de nombreuses qualités nutritionnelles par :
    •    sa richesse en protéines : 16,3 % devant le blé (14,8), le sorgho (12,4), l’orge (11,0) et le maïs (10,5) ; sa composition en acides aminés intéressante grâce à l’apport en lysine. L’absence de gliadine lui permet d’être consommé en cas de maladie coeliaque ;
    •    ses lipides : entre 2 et 9,5 %, notamment sous forme d’acides oléique (20-30 %), linoléique (49-56 %) et alpha-linolénique (9-12 %). La présence de vitamine E, un antioxydant naturel, protège ces lipides insaturés et améliore la conservation ;
    •    sa teneur en amidon : 52-69 % avec 7-10 % de fibres. L’index glycémique du quinoa est donc bas et aurait une action bénéfique sur les lipides sanguins ;
    •    ses teneurs en vitamines (E, B6, B9 et B2), minéraux (magnésium, fer, zinc et calcium) et antioxydants (flavonoïdes notamment).
Le quinoa renferme aussi des facteurs antinutritionnels (acides phytique et oxalique, saponine, tannins, etc.) qui pourraient limiter la biodisponibilité des principaux nutriments. Le polissage industriel, le mode de préparation à la maison (rinçage à l’eau), le trempage ou la germination permettent de limiter cet effet.
Le quinoa constitue donc une alternative intéressante aux autres céréales, notamment pour les végétariens et végétaliens.

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 1)

. Repérer les aliments ultras-transformés
Monteiro CA, et al. Public Health Nutr 2017;1-13, doi: 10.1017/S1368980017000234

Consommés en excès, les aliments ultra-transformés (AUT) ont des effets délétères sur la santé, la société et l’environnement. Afin de les repérer, les chercheurs ont proposé la classification NOVA basée sur la nature, le degré et la fonction de la transformation appliquée aux aliments. Elle réunit les aliments en 4 groupes :
    ◦    les aliments frais ou peu transformés par des procédés visant à préserver leurs propriétés naturelles (e. g. lait et jus pasteurisés) ;
    ◦    les ingrédients culinaires transformés afin de les rendre utilisables pour cuisiner les aliments du groupe 1 (e. g. huiles végétales, beurre, sel) ;
    ◦    les aliments transformés pour prolonger leur durée de consommation ou améliorer leurs qualités organoleptiques. Ils sont produits à partir de quelques ingrédients des groupes 1 et 2 (e. g. légumes en conserve, fruits au sirop, fromages) ;
    ◦    les AUT, résultat d’une formulation industrielle élaborés entièrement ou presque de constituants dérivés d’aliments par une série de procédés complexes et l’ajout d’additifs non utilisés en cuisine. Ces aliments sont souvent peu chers, à longue durée de vie, sensoriellement attractifs et prêts à consommer (e. g. certains plats préparés, snacks salés ou sucrés, confiseries, sodas).
NOVA a permis de lier la consommation d’AUT à une faible qualité de régime et à l’apparition de maladies non transmissibles. Une alimentation basée sur les AUT a des conséquences sociales, culturelles, économiques, politiques et environnementales graves. Aussi, les chercheurs militent pour la prise en compte des effets des AUT dans le cadre de la Décennie de la nutrition (2016-2025) proclamée par les Nations unies.
Les dernières recommandations brésiliennes sont basées sur cette classification.

 

. Polyphénols quels effets sur la santé ?
WILLIAMSON G, Nutr Bull 2017;42:226-235. doi: 10.1111/nbu.12278.

La consommation d’aliments riches en polyphénols est bénéfique pour la santé, mais les mécanismes d’action ne sont pas encore pleinement connus.
Les polyphénols semblent avoir un rôle protecteur sur la santé humaine. Une revue de littérature fait le point.
Les principales classes de polyphénols sont :
    ◦    Les flavanols (catéchines du thé ou du cacao)
    ◦    Les flavanones (hespéridine dans les agrumes)
    ◦    Les flavonols (quercétine dans le thé, pommes et oignons)
    ◦    Les acides hydroxycinnamiques (acides chlorogéniques du café)
    ◦    Les anthocyanidines (cyanidine des baies)
Les études épidémiologiques montrent une réduction du risque d’apparition de maladies chroniques telles que le diabète de type 2 (cf. figure) et les maladies cardiovasculaires, liée à la consommation d’aliments riches en polyphénols.
Les études d’intervention vont dans le même sens que ces observations. Les auteurs mettent en avant une amélioration de la fonction endothéliale par les flavanols du cacao ou encore une diminution de la pression sanguine et du cholestérol LDL par les flavanols du thé. D’autres effets sont dépendants des statuts métabolique et génétique des individus ainsi que de la forme administrée (de la quercétine par exemple).
En conclusion, le rôle protecteur des polyphénols sur la santé humaine semble bien établi. Cependant, les mécanismes d’action ne sont pas encore élucidés et de nombreuses questions restent en suspens, telles que les doses minimales nécessaires pour observer des effets et l’efficacité de la supplémentation.

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 1)

Les produits laitiers

. Ostéoporose : le lait prévient les fractures du col du fémur
Feskanich D et al. Osteoporos Int   2017 Oct 27. doi: 10.1007/s00198-017-4285-8.

Une étude américaine confirme le rôle bénéfique du lait et de la consommation de produits laitiers sur le risque de fracture du col du fémur.
L’étude menée par l’équipe du Pr Willett de la Harvard Medical school a inclus plus de 80000 femmes et 43000 hommes âgés de plus de 50 ans, suivis pendant respectivement 21 ans et 17,5 ans, Durant ce suivi, sont survenues 2138 fractures de hanche chez les femmes et 694 chez les hommes. Une enquête alimentaire a été réalisée au début de l’étude puis tous les 4 ans. Les facteurs de confusion possibles ont été pris en compte : âge, IMC, activité physique, tabac, traitement substitutif de la ménopause, facteurs nutritionnels…
Résultat : pour chaque portion de lait (soit 240 ml aux Etats-Unis) consommée quotidiennement, le risque de fracture est diminué de 8%, chez les hommes comme chez les femmes. La consommation totale de produits laitiers est également associée à une diminution du risque, de même que la consommation de fromage mais seulement chez les femmes.  Enfin cet effet bénéfique ne semble pas lié aux composants du lait, calcium, protéines ou vitamine D, considérés isolément. C’est donc le lait dans son ensemble qui est protecteur, ce qui témoigne à nouveau de l’importance de la matrice alimentaire en matière de nutrition.

 

. Carence en vitamine D
Silva CM. J. Pediatr 2017 ; Doi : 10.1016/j.jped.2017.01.006

D’après une étude brésilienne, le statut en vitamine D des enfants ayant une allergie aux protéines de lait de vache (APLV) serait plus fréquemment insuffisant.
Chez 120 jeunes enfants âgés d’au plus 2 ans, dont la moitié ont une APLV, la comparaison du statut en vitamine D montre un taux plus faible chez les enfants malades : 30,9 ng/mL en moyenne versus 35,3 ng/mL. En outre, chez les enfants APLV, 20,3 % ont une déficience en cette vitamine (taux < 20 ng/mL) contre seulement 8,3 % chez les autres. Enfin, les enfants APLV et allaités (exclusivement ou de façon majoritaire) ont plus souvent un statut inadéquat en vitamine D.

 

. Calcium et vitamine D chez les adolescents 
Julian C, Public Health Nutr 2017;1-9. doi: 10.1017/S1368980017000532.

L’apport en calcium chez l’adolescent est plus faible dans les familles les moins éduquées. C’est ce que montre une étude transversale auprès de 1 804 adolescent(e)s européen(ne)s de 12,5 à 17,5 ans issus de la cohorte HELENA examinant les sources alimentaires en calcium (Ca) et vitamine D (VitD) à l’aide de 2 rappels des 24 heures et l’influence des facteurs sociodémographiques et du mode de vie.
Le lait et les fromages sont les premiers contributeurs à l’apport de Ca. Les produits de la pêche et les gâteaux, tartes et biscuits (élaborés à partir de beurre et d’œufs) représentent les principales sources de VitD (tableau).
Principales sources en Ca et VitD : contribution en pourcentage de l’apport total.

 

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 1)

Chez les garçons, l’ingestion de Ca est associée positivement à l’éducation de la mère et négativement au temps passé devant la télévision. Chez les filles, l’éducation des deux parents ainsi que le niveau d’aisance familiale sont associés positivement à l’ingestion de Ca, mais après ajustement sur la qualité globale de l’alimentation, seule l’association avec l’éducation de la mère demeure significative chez les adolescentes (p = 0,045). Aucune association n’a été trouvée pour la VitD.
Les familles ayant un niveau d’éducation bas et une faible qualité de l’alimentation devraient donc être la principale cible des programmes de promotion de la santé visant à améliorer les apports en Ca et VitD.

 

. Cancer de l’oesophage : le calcium protecteur
Li Q, et al. Nutrients 2017;9:510. Doi:10;3390/nu9050510.

Des apports élevés en calcium alimentaire auraient un effet protecteur vis-à-vis du cancer épidermoïde de l’œsophage chez les Asiatiques.
Ainsi, une vaste méta-analyse portant sur 17 études, incluant 3 396 cas de cancer de l’œsophage (CO) et 346 815 sujets contrôles, a montré que des apports élevés en calcium, en comparaison avec des apports plus faibles, seraient inversement associés avec le risque de CO (OR = 0,80 [IC 95 % : 0,71-0,91] ; I2 = 33,6 %).
Cet effet protecteur serait valable sur les CO de type épidermoïde, mais pas en cas d’adénocarcinome. Il est retrouvé chez les populations asiatiques mais pas en Europe ou aux États-Unis.

Les actualités scientifiques en nutrition (partie 1)
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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 10:00

La thermogenèse et la régulation du poids

Notre poids de corps dépend de la balance énergétique donc de la différence entre les apports énergétiques (ingestion de calorie) et les dépenses énergétiques qui comprennent : métabolisme de base (dépense de repos), thermogenèse adaptative (dépense provoquée par le froid, un virus, une infection microbienne, un excès de prise alimentaire) et la thermogenèse provoquée par l’activité physique. Ainsi lorsque le corps détecte une situation de variation de température interne ou externe, il déclenche des mécanismes de régulation : thermolyse ou thermogenèse. Ces situations peuvent-être : le jeûne, le repas, l’activité physique, l’hypo ou l’hyperthyroïdie, la consommation d’alcool, les infections, les tumeurs malignes, l’hypermétabolisme. Cependant ce système de régulation n’est pas activé ou désactivé en fonction de changement, c’est une fonction qui maintien en permanence la température de notre corps à 37°C. La thermogenèse résulte du métabolisme en général et de l’oxydation de substrats en particulier. La thermogenèse correspond donc à une augmentation de l’oxydation des graisses corporelles, et la thermolyse à une faible oxydation de la graisse. Cette régulation entraîne donc une augmentation ou une diminution des stocks de graisses corporelles et ainsi la régulation du poids.

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 2)

Pour créer de la chaleur le corps réagit via le frisson thermique, ce qui empêche les muscles de fonctionner normalement. Pour palier à cela, il existe la thermogenèse sans frisson qui produit de la chaleur sans empêcher le travail musculaire. Cette réaction a lieu dans le tissu adipeux brun, sa richesse en mitochondries lui permet d’oxyder rapidement des substrats et de produire beaucoup de chaleur. Ces cellules sont équipées de la protéine UCP1 qui permet de brûler des graisses sans produire d’ATP (fournisseur d’énergie), donc d’éliminer des calories ! Le tissu adipeux brun jouerait un rôle anti-obésité en brûlant les graisses tout en évitant leur stockage et pourrait induire la satiété cérébrale.

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 2)

Augmenter sa graisse brune

Vous l’aurez compris, les adipocytes bruns vous veulent du bien ! Ils brûlent vos graisses pour vous réchauffer et tente de limiter le stockage de nouvelles graisses. Cependant cela n’est pas automatique et pas identique d’une personne à l’autre. Des solutions existent pour booster ce phénomène.

. Pratiquez une activité physique : l’effort entraîne une sécrétion d’irisine par les muscles qui vous aidera à transformer votre graisse blanche en graisse brune.
. Sortez, prenez le temps de faire une marche le midi, aérez-vous, dépensez-vous dehors le week-end. Tout cela sans trop vous couvrir, ayez légèrement froid au début de votre activité physique pour forcer la graisse brune à brûler des graisses pour vous réchauffer.
. Dormez dans une atmosphère fraîche, environ 19°C, qui vous permettra d’augmenter de 30 à 40% la quantité de graisse brune dans votre corps. A l’inverse une température de plus de 22°C, la diminuera. Faites de même la journée dans vos pièces de vie.
. Consommez suffisamment d’énergie à chaque repas, évitez tout de même les aliments trop gras et favorisez les protéines qui soutiendront le rôle des mitochondries.

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 2)
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2 février 2018 5 02 /02 /février /2018 10:00

La période hivernale est synonyme pour un grand nombre d’entre nous de froid, rhume, grippe, moins d’activité physique… Ce qui se traduit par une dépense énergétique moins importante, des intérieurs surchauffés, moins de temps passé dehors… En évitant le froid, en ne stimulant pas notre organisme ne nous tromperions-nous pas sur les objectifs visés ? Notre corps ne deviendrait-il pas paresseux, ne serait-il pas plus enclin à grossir et à moins lutter contre les maladies ?

De récentes recherches ont montré l’importance de la graisse brune, qui était sensée disparaître après notre première année de vie. Or cette dernière permettrait de brûler des calories supplémentaires lorsqu’elle est activée ! Quel est son rôle ? Où se situe-t-elle ? Comment l’activer ? Essayons d’en apprendre un peu plus et de trouver des solutions pour la rendre efficace dans la lutte contre le surpoids !

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 1)

Les tissus adipeux

Il existe deux types d’adipocytes (cellules adipeuses ou graisses) : adipocytes blancs et adipocytes bruns ou graisse blanche et graisse brune.

Dans un premier temps la graisse blanche, plus grande réserve d’énergie de l’organisme, qui représente en moyenne 15 à 35% du poids d’un adulte (en fonction du sexe et de l’âge) qui se situe dans :
- Les territoires sous-cutané, prédominant sur la nuque et les épaules chez l’homme, sur la poitrine, les hanches, les cuisses et les fesses chez la femme,
- Les régions profondes (mésentère, épiploons, région rétropéritonéales),
- Les orbites, les paumes et face palmaire des doigts, plantes et face plantaire des orteils.
Les deux premières zones sont des réserves énergétiques qui disparaissent lors de restriction calorique, la troisième joue un rôle protecteur.

Les adipocytes blancs sont constitués d’un cytoplasme renfermant des triglycérides entouré d’une couronne cytoplasmique contenant un appareil de Golgi, des mitochondries, du réticule endoplasmique lisse et granulaire. Dans le tissu graisseux ces adipocytes sont serrés les uns contre les autres et sont séparés par des capillaires sanguins et des fibres nerveuses.

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 1)

Ces cellules assurent la création, le stockage et la libération des lipides :
- La synthèse des lipides a lieu via les triglycérides alimentaires et le glucose. La synthèse est stimulée par l’insuline : lors d’une arrivée de glucose, la sécrétion d’insuline favorise l’entrée du glucose dans les cellules musculaires mais aussi dans les adipocytes.
- Les triglycérides sont quasiment tous stockés dans le tissu blanc sous forme de réserves d’énergie dont le corps se sert lorsque les réserves de glucides sont épuisées (jeûne, lutte contre le froid, activité physique) ou inutilisables (diabète).
- La libération des lipides dans le sang est activée par l’action de deux lypases qui sont stimulées par la sécrétion de catécholamines (adrénaline et noradrénaline) lorsque le corps a besoin d’énergie.

Les adipocytes blancs jouent aussi le rôle d’isolant thermique et mécanique et de sécrétion endocrine et auto-paracrine pour permettre sa propre régulation d’entrée d’acides gras dans le tissu adipeux, et pour réguler l’appétit. Les adipocytes sécrètent de la leptine lui permettant de communiquer avec le système nerveux central et ainsi réguler les quantités de nourriture ingurgitées en fonction de la masse du tissu adipeux.

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 1)

Dans un deuxième temps la graisse brune comprenant un noyau central et un cytoplasme rempli de vacuoles lipidiques et de mitochondries. Très abondantes chez les animaux hibernants et chez le foetus et le nouveau-né. Dernièrement des études ont montré que cette graisse ne disparait pas entièrement chez l’adulte et se situe dans le cou, autour des omoplates, de la colonne vertébrale, des aisselles, des reins et du coeur en quantité plus ou moins importantes, mais plus présente chez des personnes minces. Ces informations ont été rapportées par des spécialistes de l’imagerie par TEP-Scan et des oncologues. Ces derniers localisent les tumeurs en recherchant les tissus consommant beaucoup de calories via l’imagerie médicale, ils se sont alors aperçus que d’autres tissus que les tumeurs brûlaient beaucoup de calories : les graisses brunes.

Les adipocytes bruns sont impliqués dans la création de chaleur sans frisson et par l’alimentation. Leur contact avec les gros vaisseaux sanguins facilite la diffusion de la chaleur qu’ils produisent à l’ensemble du corps. A l’intérieur de ces cellules, l’énergie libérée n’est pas couplée à la phosphorilation oxydative mais à l’oxydation mitochondriale des acides gras ce qui crée de la chaleur. La protéine responsable de ce découplage est la thermogénine ou UCP1. Cette protéine active la production de chaleur en réponse au froid et via une quantité élevée de triglycérides.

De la graisse pour brûler des calories ? (partie 1)

Les deux types de tissus servent donc à stocker des acides gras, mais le tissu brun a la particularité de produire de la chaleur via sa capacité d’oxydation des triglycérides. La quantité de tissu brun dans notre corps est influencée par la quantité de calorie ingérée et par les températures extérieures :
- L’exposition à la chaleur diminue l’activité du système nerveux sympathique et ainsi une réduction de la production de chaleur par la graisse brune qui se transforme en graisse blanche.
- L’exposition au froid stimule l’activité du système nerveux sympathique et donc l’augmentation de la production de chaleur par la graisse brune, via une production de mitochondries qui seront alors plus nombreuses à brûler les acides gras pour maintenir la température corporelle à 37°C.

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9 janvier 2018 2 09 /01 /janvier /2018 21:31

Après les excès des fêtes de fin d'année, le besoin de "nettoyer" son organisme se fait souvent sentir. Nous sommes alors tenter de tester diverses "cures détox" voir même de jeûner. Mais savez-vous que le jeûne pourrait aussi servir pour soigner de nombreuses pathologies et pourrait rendre les chimiothérapies plus efficaces.

Pour en savoir plus je vous invite à visionner le reportage "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?", diffusé sur Arte et disponible en replat gratuitement jusqu'au 04/03/2018 :

Le jeûne, une nouvelle thérapie ?

 

Le jeûne pour se soigner ?
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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 10:00

Le 12 octobre, le Centre de Recherche et d'Informations Nutritionnelles organisait un atelier débat sur le thème des régimes pour le syndrome du côlon irritable.

Je vous propose de lire le résumé du Pr. Philipe Ducrotté (Service d'Hépato-gastroentérologie) et de Marie-Christine Morin (Cadre de Santé diététicienne) sur le sujet.

Résumé atelier-débat &quot;les régimes du syndrome du côlon irritable&quot;
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30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 09:00

Concernant les enfants :

. Statut en fer des enfants végétariens

Pawlak R, et al. Ann Nutr Metab 2017;70:88-99.

Il semblerait que la prévalence d’une déficience en fer soit plus élevée chez les jeunes végétariens. Une analyse de la littérature révèle que les résultats sont très variables selon les marqueurs et les définitions utilisées pour le régime végétarien et la carence en fer. Utilisant la ferritinémie, les cas de déficiences en fer chez les végétariens varient de 4,3 à 73 % ; avec l’hémoglobinémie, des taux de 0 à 47,5 % sont enregistrés.

Cinq études sur 8 montrent cependant que les enfants végétariens ont un statut en fer plus bas que les non-végétariens. À noter qu’en 2014, selon une étude en ligne, 4 % des 8-18 ans seraient végétariens aux États-Unis et 1 % végétaliens. Le statut en fer de ces enfants pose donc question.

 

. Comment bien estimer les apports chez les jeunes enfants :

Padilha LL, et al. Br J Nutr 2017;117:287-94.

Trois ou quatre jours d’enquête alimentaire seraient nécessaires pour évaluer précisément la majorité des apports nutritionnels chez le jeune enfant.

Sur la base de trois rappels des 24 heures non consécutifs, la variabilité de l’apport alimentaire a été étudiée chez 231 enfants brésiliens de 13 à 32 mois résidant dans une région modestement développée.

Pour la majorité des nutriments, la variabilité des apports entre enfants est plus importante que la variabilité entre les différents jours d’enquête pour un même enfant.

Le nombre de rappels des 24 heures nécessaires pour obtenir un coefficient de corrélation optimale (r = 0,9) entre apports relevés lors de l’enquête et apports réels est :

  • 2 pour l’estimation des apports en énergie, glucides, acides gras saturés, calcium, fer, phosphore et zinc ;
  • 3 ou 4 pour les lipides totaux, protéines et la majorité des autres nutriments ;
  • 7 pour les acides gras polyinsaturés, 9 pour la vitamine C, et respectivement 11 et 12 pour les fibres insolubles et solubles. 

Si l’on baisse le niveau d’exigence (r = 0,7), le nombre de jours d’enquête requis passe à 1 pour presque tous les nutriments et jusqu’à 3 pour les fibres solubles.

Étant donné le contexte socio-économique et le choix alimentaire limité de la population étudiée, il est probable que le nombre d’enquêtes nécessaires  dans un contexte de pays développé avec plus de diversité alimentaire, soit plus élevé.

 

. Mieux diversifier pour prévenir des allergies :

Ierodiakonou D. & al. JAMA 2016 ; 316(11) : 1181-92. Doi :10.1001/jama.2016.12623

L’âge d’introduction de certains aliments permettrait de réduire le risque d’apparition d’allergie alimentaire associée, mais pas de maladie auto-immune.

En matière de diversification alimentaire les messages se succèdent sans forcément se ressembler. Alors qu’il a été conseillé de retarder l’introduction de certains aliments, il semblerait aujourd’hui qu’il existe une « fenêtre d’introduction » idéale entre 4 et 6 mois. Pour faire le point, des chercheurs anglais ont compilé l’ensemble des études d’observation et des essais cliniques parus sur le sujet ces 50 dernières années. L’âge d’introduction des œufs, poissons et crustacés, oléagineux, arachide, ainsi que du lait, du blé et du soja a été étudié. Ses conséquences sur le risque d’apparition d’asthme, d’eczéma, de rhinite allergique, d’allergie, de diabète de type 1, de maladie coeliaque ou de maladie inflammatoire de l’intestin ont été évaluées.

Les résultats sont concluants pour 2 aliments :

  • l’introduction des œufs entre 4 et 6 mois est associée avec une réduction du risque allergique par rapport à une introduction plus tardive (RR : 0,56, p : 0,09)
  • l’introduction de l’arachide entre 4 et 11 mois réduit également le risque d’allergie à cet aliment (RR : 0,29, 95% CI, p : 0,09).

Une introduction précoce du poisson entre 6 et 9 mois serait bénéfique sur le risque de rhinite allergique. Les études ne retrouvent pas d’association entre l’âge d’introduction des autres aliments et l’apparition d’asthme, d’eczéma ou de maladies auto-immunes.

Les actualités scientifiques

Concernant le poids :

. Edulcorants : gare au diabète

Fagherazzi G, et al. Ann Nutr Metab 2017. DOI : 10.1159/000458769

Plus la fréquence journalière et la durée d’utilisation des édulcorants de table s’accroissent, plus le risque de développer un diabète de type 2 (DT2) augmenterait selon les données recueillies sur plus de 60 000 femmes lors de l’étude E3N-EPIC. Par rapport aux sujets consommant « jamais ou rarement » des édulcorants, ceux qui en consomment la moitié du temps à toujours ont un risque accru de DT2 : hazard ratio (HR) de 1,31 et 1,83 respectivement.

En outre, plus la consommation d’édulcorants est ancienne, plus le risque augmente : le HR est respectivement de 1,26, 1,47, 1,70 et 2,10 pour une consommation durant moins de 3 ans, de 3 à 5 ans, de 5 à 10 ans et de 10 ans et plus.

 

. 1000 jours pour pour prévenir l'obésité infantile

Woo Baidal JA. et coll. Am J. Prev. Med. 2016 ; 50(6) : p.761-79.

De la conception aux 2 ans de l’enfant, il existerait 1000 jours déterminants dans l’apparition d’une obésité ultérieure.

Cette revue de la littérature en langue anglaise a identifié près de 300 articles publiés entre 1980 et 2014 relatifs aux facteurs de risques précoces de l’obésité infantile.

Les résultats de ces études prospectives mettent en avant des facteurs de risque maternels (surpoids pré-conceptionnel, prise de poids trop importante pendant la grossesse, tabagisme) et infantiles (poids de naissance élevé et prise de poids trop rapide avant 2 ans). Un nombre plus restreint d’études met en cause un diabète gestationnel, un développement affectif insuffisant, un faible niveau socio-économique, un manque de sommeil, une alimentation inappropriée (diversification avant 4 mois notamment) et une exposition précoce aux antibiotiques. Le rôle protecteur de l’allaitement, retrouvé dans beaucoup d’études, reste inconsistant dans cette analyse, de même que la dépression maternelle ou l’insécurité alimentaire, mais également le mode de délivrance (césarienne) ou l’exposition fœtale à l’alcool ou autres polluants environnementaux.

Finalement, les facteurs précoces d’obésité infantile semblent essentiellement liés à la mère. Le rôle du reste de l’entourage (tabagisme ou surpoids paternel, conseils des professionnels de santé) doit être précisé.

La connaissance de ces facteurs précoces d’obésité doit permettre de mieux cibler les messages et les actions de prévention vis-à-vis de cette pathologie.

 

. Régime miser le déjeuner

Majdj A, et al. Am J Clin Nutr 2016;104:982-9.

Pendant 12 semaines, 69 femmes en surpoids ou obèses ont suivi un régime hypo-énergétique identique en calories et en nutriments, mais réparti différemment sur les deux repas principaux : soit 50 % de l’apport énergétique total au déjeuner et 20 % au dîner, soit l’inverse.

Les sujets dont l’apport énergétique était plus important au déjeuner présentent une perte de poids et une réduction de l’IMC significativement plus importante.

Le taux d’insuline circulante et l’insulinorésistance sont également moindres. En revanche, tour de taille et profil lipidique sont améliorés sans différence significative entre les deux groupes.

 

. Finis ton assiette !

Robinson E, et al. Eur J Clin Nutr 2016;70:750-2.

Une injonction qui pourrait favoriser l’obésité comme le révèle les résultats d’une étude réalisée auprès d’environ 400 étudiants britanniques. En effet, 80 % d’entre eux avouent « finir leur assiette » lorsqu’ils sont à table et ce comportement est significativement associé à un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé. En outre, une attitude parentale autoritaire pendant l’enfance, encourageant cette pratique, ainsi qu’un désir de ne rien jeter sont des données prédictives d’un tel comportement, de même qu’un IMC élevé et le sexe masculin.

 

. Flore intestinale et obésité

Vanhoutte T, Huys G, Brandt E & Swings J. (2004) Temporal stability analysis of the microbiota in human feces by denaturing gradient gel electrophoresis using universal and group-specific 16S rRNA gene primers. FEMS Microbiol Ecol.; 48(3):437-46.

De La Cochetière MF, Durand T, Lepage P, Bourreille A, Galmiche JP & Doré J. (2005) Resilience of the dominant human fecal microbiota upon short-course antibiotic challenge. J Clin Microbiol. ; 43(11):5588-92.

Hill MJ. (1997) Intestinal flora and endogenous vitamin synthesis. Eur J Cancer Prev. ; 6 Suppl 1:S43-5

Wu GD, Chen J, Hoffmann C et al. (2011) Linking long-term dietary patterns with gut microbial enterotypes. Science ; 334(6052):105-8

On sait aujourd’hui qu’il existe un lien entre le microbiote intestinal et l’obésité. Pour autant, il n’est pas possible d’attribuer l’obésité au seul microbiote. De plus amples recherches sont encore nécessaires.

L’obésité est liée à des interactions complexes entre facteurs génétiques et environnementaux tels que le régime alimentaire ou le mode de vie. Mais le microbiote pourrait être un facteur supplémentaire à prendre en compte dans cette maladie.

Le microbiote d’un patient obèse est différent de celui d’un sujet sain

Le ratio Firmicutes/Bacteroidetes semble également être le principal marqueur des perturbations microbiennes chez un individu obèse, marqué par une diminution des Bacteroidetes (tableau 1). Une perte de poids permettrait un retour à un profil bactérien similaire à celui des personnes minces.Néanmoins, les perturbations observées ne permet pas de dire si ce microbiote est en partie responsable de l’obésité ou si c’est simplement un témoin des changements alimentaires ou de l’état d’obésité.

PopulationAdulte de poids normal (20-50 ans)Adulte obèse (20-50 ans)Adulte atteint de MICI (20-50 ans)
Ratio Firmicutes/ Bacteroidetes10/1100/11/1 à 3/1

Le microbiote pourrait-il jouer un rôle dans la prise de poids ?

Le microbiote pourrait être impliqué dans notre métabolisme énergétique : les bactéries intestinales pourraient fournir à notre organisme de l’énergie récupérée de nos résidus alimentaires. Néanmoins, il est primordial de considérer les interactions entre régime alimentaire et l’ensemble intestin-microbiote : attribuer au seul microbiote un rôle décisif dans le développement de la masse grasse n’est pas envisageable. On sait aujourd’hui qu’une combinaison de facteurs environnementaux et génétiques contribue à l’établissement d’un microbiote spécifique d’un individu, lequel pourrait favoriser ou non le développement d’une obésité.

Des marqueurs microbiens prédictifs de l’obésité ?

De récents travaux suggèrent que les personnes ayant une faible diversité bactérienne (en nombre de gènes) auraient un risque plus important de développer des complications associées à l’obésité. Ces résultats restent à confirmer, mais pourraient représenter un nouvel outil dans le diagnostic de l’obésité.

Les actualités scientifiques

Concernant les produits laitiers :

. Jus végétaux vs lait de vache : pas d'équivalence

Jeske S, et al. Plant Foods Hum Nutr 2017;72:26-33.

La majorité des jus végétaux ont des propriétés nutritionnelles faibles et ne peuvent être considérés comme un substitut du lait de vache. C’est ce que montre l’analyse comparative de la composition nutritionnelle du lait de vache et de 17 jus végétaux du commerce élaborés à partir de céréales, fruits à coque ou légumineuses.

La moitié des boissons végétales testées ont des teneurs protéiques très faibles (< 0,5 g/100  g), voire nuls. Seuls les jus de soja ont des valeurs équivalentes à celles du lait de vache (3,7 g/100 g). En outre, les protéines végétales sont de moins bonne qualité en termes de digestibilité. Le contenu lipidique de la majorité des jus d’amande dépasse celui du lait de vache entier (3,28 g/100 g) alors que celui des jus d’avoine, de riz et de noix de coco est inférieur à 1 g/100 g.

 

Les valeurs de l’index glycémique (IG) sont basses (< 55) dans le lait de vache et 8 des boissons végétales. Les autres boissons ont des IG supérieurs avec un maximum (> 97) pour le jus de riz – dont la charge glycémique équivaut à celle d’un gâteau – et pour celui de coco. À noter que le taux d’arsenic des jus de riz dépassent les limites acceptables en Europe et aux Etats-Unis pour les eaux de boissons. 

Enfin, le lait est une source importante de vitamines A, D, B12, B2 contrairement aux jus végétaux. Certains jus sont enrichis en calcium.

En conclusion, parmi les boissons végétales, le jus de soja semble le plus intéressant. Mais, les auteurs de cette étude insistent sur les risques nutritionnels d’utiliser les jus végétaux comme substitut du lait de vache.

. Du calcium pour éviter le diabète gestationnel ?

Osorio-Yáñez C, et al. Public Health Nutr 2016. Doi : 10.1017/S1368980016002974

Des apports plus élevés en calcium avant et en début de grossesse limiteraient le risque de diabète gestationnel.

Une association inverse entre les apports les plus élevés en calcium et le risque de diabète gestationnel a été retrouvée chez près de 3 400 femmes enceintes de la cohorte américaine Omega. Une réduction de 42 % du risque de diabète gestationnel est observée pour une consommation de calcium ≥ 795 mg/j. Cet effet préventif serait surtout associé à la consommation de produits laitiers écrémés et de céréales complètes.

 

. Ostéoporose : les effets du lait passés à la loupe

Fardellone P, et al. Joint Bone Spine 2016. doi: 10.1016/j.jbspin.2016.06.006.

Face aux messages contradictoires concernant le lait et la santé, une équipe de chercheurs français a réalisé une revue de la littérature afin de faire le point sur les liens entre la consommation de lait et l’ostéoporose.

Les études épidémiologiques évaluant les liens entre la consommation de lait et le risque de fracture aboutissent à des résultats discordants : effets bénéfiques, neutres ou délétères. Plusieurs hypothèses ont été suggérées pour expliquer les effets potentiellement négatifs, telles que  la surcharge acide liée à l’ingestion de lait, l’intolérance au lactose ou encore un effet néfaste du D-galactose, aucune n’a été validée. De nombreux biais méthodologiques pourraient également expliquer ces contradictions, tels que le biais de causalité inverse ou encore la complexité à évaluer rétrospectivement  les quantités de lait consommées au cours de la vie.

Les études expérimentales,  quant à elles, montrent le plus souvent des effets bénéfiques de la consommation de lait sur les marqueurs de la santé des os. Dans les différents groupes d’âges, y compris chez les enfants et les femmes ménopausées, la consommation de lait est associée à un ralentissement du remodelage osseux et à des valeurs plus élevées ou inchangées de la densité minérale osseuse. Ces effets bénéfiques sont plus marqués dans les populations à faible apport en calcium.

Au vu de l’état des connaissances, les auteurs concluent qu’il n’y a pas lieu de  modifier les recommandations concernant la consommation de lait pour préserver la santé osseuse des populations.

 

. Ostéoporose, protéines et fractures : les hommes aussi !

Langsetmo L, et al. J Bone Miner Res 2016;12 déc. Doi:10.1002/jbmr.3058 

Une augmentation de l’apport en protéines, notamment d’origine animale, pourrait réduire le risque de fractures ostéoporotiques (FO) chez les hommes âgés. 

Près de 6 000 hommes âgés de 65 ans et plus ont été suivis, à partir du début des années 2 000 et pendant 15 ans, dans le cadre d’une étude américaine sur les FO.

Dans cette population, l’apport protéique moyen correspond à 16,1 % des apports énergétiques totaux (AET, évalués à 1 630 kcal/j) dont 22 % de protéines laitières (PL), 37,7 % de protéines animales non laitières (PANL) et 40,4 % de protéines végétales (PV). L’analyse des données de suivi montre que l’incidence des FO non vertébrales (hanche, avant-bras, poignet, humérus) diminue significativement quand la consommation de protéines augmente sauf dans le cas des tassements vertébraux. En outre, l’origine des protéines joue un rôle, ainsi, l’augmentation de la consommation des protéines d’origine animale est associée à un risque réduit de fractures au niveau de la hanche. Le risque relatif étant de 0,8 pour les PL, et de 0,84 pour les PANL. Aucune association n’est retrouvée avec les PV.

Selon les chercheurs, chaque augmentation de l’apport protéique de 2,9 % des AET, soit de 12 g dans la cohorte étudiée, serait associée avec une réduction de 8 % des FO non vertébrales. 

Ostéoporose, proteines et fractures : les hommes aussi !

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